Iringa

À Iringa, j'ai vécu pendant un mois dans une famille locale où j'ai pu expérimenter un échange culturel hors pair.

On était environs huit personnes à la maison. Casto, le père de famille, Modesta, sa femme, leurs deux petits garçons (Bless de 3 ans et Heri de 4 mois), mais aussi la mère, une cousine et deux cousins de Casto. C'est une grande famille, et, au moment du dîner, c'était toujours la grande rigolade. Je m'y suis sentie comme à la maison dès le début. Ils ont été très accueillant avec moi. Je faisais partie de la famille, à tel point que Blessy m'appellait tata Lucia! Trop chou.

Leur cuisine était délicieuse, et chaque soir j'avais la chance de goûter à de nouvelles merveilles. Riz, ugali, chapati, patates douces (du jardin), choux, petits pois, haricots, avocats, et j'en passe... Toujours cuisiné avec de la coco, j'adore!!!

Quand j'ai eu le temps, je leur ai aussi cuisiné de bons repas français. Une bonne ratatouille pour retrouver les saveurs de la Provence, une purée de pommes de terre accompagnée de courgettes et d'oeufs brouillés, et ce qu'ils me redemandaient toujours: des crêpes!!!

Ils étaient vraiment curieux et intéressés par ma culture, et très contents et fiers de pouvoir me partager la leur. C'est, jusqu'ici, ma meilleure expérience d'insertion et d'échange culturel. Même si on n'a pas forcément les mêmes idées ou les mêmes manières de faire, au final, le plus important, c'est de profiter ensemble avec partage, entraide et une belle ouverture d'esprit.

J'ai trouvé ce projet à travers Workaway. Casto est coordinateur d'une école secondaire privée, ainsi que d'une ONG qui se bat pour un meilleur accès à l'éducation pour les filles. En échange du logement, j'ai aidé pour ces deux projets. Au moment où j'y étais, il n'y avait pas grand chose à faire pour l'ONG, étant donné que les filles étaient en vacances scolaires. J'ai donc plus participé dans l'école secondaire.

C'est une école de rattrapage pour ceux qui n'ont pas réussi à rentrer à l'école gouvernementale. Elle permet ensuite de pouvoir accéder à l'université. Les élèves ont en moyenne 18 ans. En un mois, j'ai eu l'occasion de créer des liens et d'échanger avec beaucoup d'entre eux.

La majorité de mon temps, je l'ai passé avec les autres profs, qui sont maintenant mes bons amis. Je rigolais beaucoup avec eux. En plus ils étaient toujours au petit soin avec moi. On allait souvent jouer au billard et déguster quelque bonnes bières.

Casto cultive aussi des pommes de terre, et j'ai participé avec beaucoup d'enthousiasme à la récolte de celles-ci. J'étais avec une équipe de gars, et c'était très étrange pour eux de voir une blanche, en plus femme, travailler la terre. Je suis fière d'avoir pu démonter ce cliché!

La récolte à durée trois jours. C'était intense, parfois dur, mais la bonne humeur était toujours là.

Le dernier jour, après avoir chargé le camion, on est rentré jusqu'à l'entrepôt, assis sur les sacs de patates, les cheveux dans le vent!

Pendant ce mois à Iringa, j'avais vraiment l'impression d'y vivre. Même si j'y ai fait un safari (que je vous raconterai dans le prochain article), je n'étais plus vraiment en mode “voyage”. Une routine, des habitudes et un confort s'était installés. J'ai eu le temps de m'y faire des amis, dont Innocent, un jeune de mon âge, avec qui j'ai pu découvrir l'ambiance des bars à Iringa.

Pour mon dernier soir, j'ai aussi eu la chance d'être invitée au mariage de Palaiga, un des profs de l'école. Je me suis fait faire un ensemble en tissu africain spécialement pour l'évènement. C'était un gros et très beau mariage, avec beaucoup de décorations, tout le monde très bien habillé, et bien sûr, beaucoup de musique et de danse!!! C'était une parfaite occasion de découvrir encore plus la culture tanzanienne.